Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 août, 2006

Enfin, un règlement pour gérer l’éternuement !

Les élections de l’automne 2006 avait reporté le Parti Libéral au pouvoir. Malgré la faible popularité de Jean Charest, les Québécois lui avaient donné un deuxième mandat. Ils avaient choisi le moindre mal comme ils le faisaient depuis trente ans.

Le PQ avait subi la pire défaite de son histoire. Au lendemain des élections André Boisclair avait démissionné comme chef du parti. Plusieurs prédisaient la disparition du PQ. Toutefois, lors de la course au leadership de l’automne 2008 Gilles Duceppe avait milité en faveur de l’abandon de l’option souverainiste et il avait été élu chef du parti. L’évacuation de l’option souverainiste en faveur de l’interventionnisme de l’état avait permis de faire renaître le PQ. Tout le programme du parti tournait autour du rôle prépondérant de l’état pour garantir une société juste et égalitaire. On promettait de bâtir une société exemplaire ou les inégalités et les injustices ne seraient plus tolérées. Le parti Québec Solidaire, au bord de la faillite, se sabordait au profit du PQ. Les syndicats, les groupes sociaux et les intellos de gauche voyaient dans ce changement de programme une manne qui tomberait bientôt du ciel et l’appuyait sans réserve.

À l’élection de 2010 le PQ remportait l’élection avec plus de 50% du vote populaire. Cette majorité absolue n’était pas aussi surprenante qu’on aurait pu le croire à première vue. En fait, la moitié des Québécois profitaient déjà de la redistribution forcée de la richesse créée par l’autre moitié. La promesse d’un interventionnisme encore plus créatif ne pouvait qu’améliorer le sort de la moitié profiteuse.

En 2020, le PQ était à mi-chemin dans son troisième mandat. Tout ce qui pouvait être étatisé, légiféré et règlementé l’était déjà. Les stratèges du parti étaient à court d’idée et pourtant ils étaient connus pour avoir beaucoup d’imagination. Un jour le ministre de la santé leur annonça qu’il avait trouvé la solution. Pour remporter un quatrième mandat il fallait règlementer l’éternuement : « L’éternuement est la principale cause de la transmission du virus de la grippe. Cela doit être règlementé tout comme nous règlementons les aliments, les médicaments, l’environnement, etc. Lorsque quelqu’un éternue il éjecte des millions de microbes à plus de 130 Km à l’heure pouvant contaminer ses camarades dans un rayon de 3 à 4 mètres. » Le premier ministre ajoutait : « Il est urgent d’agir et d’enrayer ce comportement asocial qui nuit à l’économie. Le gouvernement n’a plus de marge de manœuvre et si rien n’est fait il devra emprunter pour financer les coûts du système de santé. En 2019, 69% des revenus du gouvernement ont été alloué au financement de la santé. Je ne remets pas en doute la générosité légendaire des Québécois, mais ils paient déjà 75% de leurs revenus en impôts et en taxes. Pouvons-nous leur en demander davantage ? »

Le communiqué de presse de la CSN déclarait : « Enfin, un gouvernement qui a le courage de mettre fin aux abus des employeurs peu scrupuleux. Ils ne pourront plus exploiter les travailleurs en exigeant leur présence au travail s’il y a un risque, même minime, d’éternuement. Selon nos calculs le nombre de jours de travail des Québécois diminuera d’au moins 15 jours par année. Enfin, nous serons les leaders mondiaux avec moins de 200 jours ouvrables par année. »

Le Parti Vert s’était immédiatement rangé derrière ce projet innovateur. Il déclarait dans son communiqué de presse : « L’éternuement est non seulement une menace à la santé publique, c’est une menace à la démocratie. Plusieurs Québécois ne participent plus à nos marches de protestation par crainte d’être contaminés par les éternuements de nos opposants qui s’immiscent clandestinement parmi nos sympathisants. »

Le représentant du Conseil du patronat s’était timidement objecté : « L’éternuement est un réflexe naturel toléré et accepté dans tous les pays du monde. » La réponse du ministère de la santé ne se fit pas attendre : « Manger aussi est un acte naturel. Mais depuis que nous règlementons ce que les Québécois mangent les études démontrent que leur niveau de stress a considérablement diminué. Ils ne sont plus exposés à devoir choisir entre malbouffe et bouffe-santé. »

Lors de la période de question un journaliste avait demandé au Premier Ministre ce qu’il entendait faire pour améliorer le niveau de vie des Québécois. Selon la dernière étude de l’OCDE le PIB par habitant dépassait à peine 50% de la moyenne des pays de l’OCDE. Le premier ministre avait répondu : « Le PIB n’est pas un indicateur significatif pour le Québec. J’ai demandé à l’Institut de la Statistique du Québec de mesurer le BDQ, le bonheur des Québécois. On verra bien qui a raison. »

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Superbe texte Serge :-), j'ai décidé de m'inspirer un peu de ton texte pour une autre version avec l'ADQ

"Je rêvais à une situation un peu différente, comme dirait Martin Luther King "I have a dream...", et bien voici:

Les élections de l'automne 2006 avait reporté le PLQ au pouvoir mais la grosse surprise était l'ADQ est maintenant devenu l'opposition officielle au grand dam du PQ et des syndicats.

Poussé par Mario Dumont, Jean Charest entreprenait de grosses réformes (dont la hausse tant attendu des frais de scolarité) malgré l'opposition des "rednecks" gauchistes menés par Léo-Paul Lauzon, Marc Laviolette, Monique Simard et des fédérations étudiantes. Gilles Duceppe ayant remplacé André Boisclair n'arrive pas à rallumer la flamme péquiste qui s'éteint. Les sondages montrant le PQ dégringoler de même que Québec-solidaire. Bref, on commence à parler de fusion des 2 partis pour contrecarrer la montée de l'ADQ.

Du côté des médias, de plus en plus de personnes se sont mis à l'écoute de la radio-satellite pour entendre Jeff Fillion et de nouveaux animateur qui ont suivi ses traces, "la gang du plateau" comme certains surnomment un groupe d'artistes, perds peu à peu son influence.

2010, l'ADQ est porté au pouvoir et continue à remettre le Québec sur les rails. Je criais "yéééé" très fort dans le salon......et soudain je m'aperçu que j'étais dans mon lit et que j'avais rêvé...."

C'était un peu court, je l'admets. Mais au moins, je rêve et j'imagine à espérer que l'ADQ pour 2010 au pouvoir, ça nous ferait du changement qui nous ferait du bien.

Anonyme a dit...

Le temps de dépoussiérer le sujet qu'en mentionnant que j'ai trouvé sur un autre blogue, quelqu'un mentionnait qu'on aurait droit à un changement de la garde et que le PQ céderait la place à l'ADQ, voici le lien au blogue

http://vincentgeloso.blogspot.com/2007/02/carl-valle-ladq-sera-le-nouveau-parti.html

si Mario Dumont évite les grosses gaffes, il y a des chances que ce scénario pourrait se réaliser