Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

20 septembre, 2007

Un autre cas d’opportunisme politique

Un autre programme gouvernemental dicté par les sondages. Ceux-ci indiquent que 90% des Québécois sont favorables à l’élimination de la malbouffe dans les écoles. Subito-presto un nouveau programme pour éliminer la malbouffe à l’école. Y a-t-il moins de problème d’obésité dans les quartier où les écoles servent des plats santé? On n’en sait rien et on s’en foute puisque ce n’est pas le but de l’exercice. Il faut plutôt lancer des programmes populistes car il pourrait y avoir des élections à tout moment.

L'école et l'alimentation
Marie-Claude Lortie, La Presse, Le vendredi 14 sept 2007

Mon collègue Tommy Chouinard nous a appris mercredi que Québec a l'intention d'interdire la malbouffe dans les écoles. L'annonce officielle de la politique doit être faite ce matin.

On va nous dire qu'on ne veut plus voir de tablettes de chocolat dans les machines distributrices, pas plus que des boissons gazeuses et autres «cochonneries». Et qu'à la place de la poutine et des pogos, on veut voir les cafétérias offrir des plats «santé» à nos enfants.

Pourquoi? Parce que nos petits sont de plus en plus gros.

Les chiffres à cet égard sont désespérément inquiétants et rendent tout à fait compréhensible le désir du gouvernement d'agir.

Est-ce dire que Québec fait bien de vouloir contrôler la nourriture disponible à l'école? Oui, si son objectif est politique: un sondage mené au début de l'année pour La Presse nous a montré que 90% des Québécois sont en faveur d'une interdiction de la malbouffe dans les écoles.

Est-ce cependant une façon efficace de faire maigrir les enfants souffrant d'embonpoint?

L'expérience, jusqu'à présent, ne l'a pas prouvé.

«Je ne veux pas dire que (de telles interventions) ne marcheront jamais, mais le fardeau de la preuve de leur efficacité devrait être sur ceux qui imposent ces mesures. Or à ma connaissance, personne ne l'a encore démontré», affirmait l'an dernier au New York Times Jeffrey Friedman, de l'Université Rockefeller à New York, un des grands spécialistes mondiaux de l'obésité.

Le Times a posé la question au professeur Friedman parce que l'an dernier, avec la même (bonne) intention que Québec de lutter contre l'obésité infantile, New York a décidé d'interdire le lait complet dans les écoles.

Oui, le lait.

Aberrant?Le plus étonnant, c'est qu'au moins deux recherches importantes menées auprès de milliers d'enfants au coût de plusieurs millions - une dans le Sud-Ouest américain et une autre en Californie, Louisiane, au Minnesota et au Texas - montraient déjà à ce moment-là les limites de l'efficacité, sur la perte de poids, de telles interventions en milieu scolaire.

Depuis, au moins une autre recherche publiée dans la revue Obesity s'est ajoutée à la liste avec des résultats allant dans le même sens: on peut enseigner aux enfants beaucoup de choses sur la nutrition et leur faire apprendre pas coeur les noms et les vertus de tous les fruits et légumes. On peut leur servir des protéines maigres et des grains complets et même les amener à réduire la part du gras dans leur apport calorique quotidien. Mais en fin de compte, sur la balance, cela ne change rien.

Il continue donc d'y avoir un déséquilibre entre calories ingurgitées et énergie dépensée.

Ainsi, d'autres questions s'imposent.

Certains se demanderont si les interventions en milieu scolaire ne sont tout simplement pas encore assez «régime». Ce serait, à mon avis, se tromper tragiquement de cible.

Et si les enfants mangeaient plus à l'extérieur de l'école quand ils ne sont pas heureux de la cuisine «santé» de leur cafétéria? En Angleterre, ce phénomène s'est produit. Que vaut une politique anti-malbouffe-pro-santé si on n'a pas la certitude que les plats «allégés» plairont aux enfants?

Et que vaut une politique anti-malbouffe-pro-santé si on n'amène pas les enfants sur un chemin où ils choisiront eux-mêmes, spontanément, des aliments de qualité, dans les bonnes quantités? Car soyons réalistes, peu importe le nombre de barrières qu'on érigera contre la malbouffe, les jeunes se retrouveront toujours devant la nécessité de choisir. Ils sont plongés, au quotidien, dans un univers de surabondance alimentaire.

Demain, dans le cahier Plus, Stéphanie Bérubé nous parlera de cafétérias québécoises qui ont choisi d'offrir de la nourriture que les écoliers préféreront à la malbouffe, non pas parce que c'est santé, mais parce que c'est bon.Voilà ce qui devrait être la priorité du gouvernement et là où l'argent devrait être investi.On s'en reparle demain.

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