Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

22 mai, 2008

La palabre, une priorité québécoise

Benoît Aubin compare les Québécois à l’empereur Néron qui composait des poèmes à la lumière de Rome en flamme.

En effet, plutôt que de s’attaquer aux problèmes auxquels le Québec est confronté (santé, éducation, voirie, gouvernance municipale, etc.) nous préférons les grands débats existentiels : Montréal s’anglicise, les Français ne nous aime plus, les intellectuels Taylor-Bouchard nous méprisent, etc.

La palabre c’est moins fatiguant, mais c’est aussi moins efficace.
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Un peu de sérieux, s.v.p.

Benoît Aubin, Journal de Montréal, 22/05/2008 09h02

Vous connaissez l'image de Néron, l'empereur dodu de la Rome en décadence, qui jouait de la lyre et cherchait des rimes sur son balcon, éclairé par les brasiers de sa capitale en feu?

Nous ne sommes pas des empereurs; Hochelag', ce n'est pas Rome, et, vu que les grandes vacances approchent, le Québec n'est pas vraiment en feu non plus.

Mais, quand même. Pendant qu'ici, le prix de l'essence s'enflamme, que les viaducs mal construits s'effondrent, pendant que les urgences débordent et que des pans entiers de l'économie font comme les viaducs, et s'effondrent, de quoi parlonsnous, sur le ton empressé de gens qui débattent de mesures pour contrer des menaces d'une extrême urgence?

Ici, au Québec des Québécois, nos politiciens ne laissent pas ces broutilles économiques, ces avatars administratifs, nous distraire des vrais enjeux, non mô'sieur.

Nous, ici, Québécois du Québec, nous gardons les yeux sur les vraies priorités prioritaires de tous les Québécois et Québécoises, de vieille souche, de moyennement vieille souche et Québécois et Québécoises de bouture plus récente. Nous parlons des vraies affaires importantes, oui madame, les vraies affaires. Ça occupe, ah ça oui.

D'abord, il a fallu régler le cas de cette Michaëlle Jean. Les Français qui croyaient avoir affaire à une jeune et jolie Québécoise, une vedette de la télé locale, polyglotte, multiculturelle, et charmante comme tout! Grâce à la vigilance du Bloc, Mme Jean fut exposée pour ce qu'elle est vraiment: une potiche vice-royale, suppôt de Babette 2, le faire-valoir de la monarchie britannique, une institution anachronique et antidémocratique.

Les oies du Capitole, ou plutôt le PQ et l'ADQ, ont ainsi pu éventer un complot machiavélique tramé par une puissance étrangère qui veut notre perte, le Canada, qui tentait de s'approprier notre 400e anniversaire - sous le fallacieux prétexte que Québec est une ville canadienne, et qu'Ottawa paie la moitié du coût de la fête.

Cette périlleuse mission de sauvetage en eaux internationales menée à bien, les protecteurs et protectrices de notre nation québécoise n'ont pas un moment pour souffler qu'un autre péril, plus grave, plus urgent encore requiert leur attention immédiate.

ILS PUBLIENT UN RAPPORT!

C'est que, dès ce matin, deux vieux intellectuels, dont un anglophone, potentiellement fédéraliste, vont publier un texte!

Les forces vives du Québec sont déjà en alerte, heureusement. Demandera-t-on aux Québécois de vider le Québec pour les remplacer par d'autres? demande Mario Dumont. Nous ordonnera-t-on de faire de «l'aplatventrisme»? renchérit Pauline Marois? Les deux intellectuels feront-ils de nous des Elvis Gratton? On ne rit pas...

Maintenant que l'opinion publique est bien alertée des enjeux et des embûches qui se cachent dans les pages de ce pernicieux rapport, apprendrons-nous, aujourd'hui même, de quelle manière la constitution canadienne protège les conjurés intégristes qui veulent proscrire les oreilles de crisse dans le YMCA de Hérouxville?

LE DROIT DE PAROLE

Sur une question plus badine: au Journal, nous croyons fermement à la liberté de parole et d'opinion. Alors, nous ne dirons jamais à personne de se taire.

Cependant, nous aurions parfois le goût d'enjoindre à nos hommes et femmes publics et publiques de faire montre d'un peu plus de sérieux - et de résister à la tentation de faire de la démagogie à bon marché sur des sujets sensibles et potentiellement explosifs.

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