Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

28 septembre, 2008

Au-delà de la crise financière

C’est l’interventionnisme de l’État qui a ouvert la porte aux « financier sans scrupules » et ils en ont profité. Ils ont engrangé des milliards sur le dos des investisseurs et des contribuables sans que les organismes de règlementation fassent quoi que ce soit pour les en empêcher.

L’influence des politiciens auprès de Fannie May et Freedy Mac, des entreprises semi-publiques, les ont motivé à ignorer les règles les plus élémentaires de bonne gestion. Ensuite, l’incompétence et le laxisme des organismes de règlementation (la SEC, la FDIC, etc.) avec la complicité des organismes de notation du crédit, ont simplement laissé le champ libre aux bandits de la haute finance. Finalement, tout ce beau monde savait qu’un jour ou l’autre le système financier allait frapper un mur, mais dans ces milieux c’est la loi de l’omerta qui prime.

Au-delà des discours, il est évident que les actions des politiciens servent les intérêts des groupes de pression avant ceux de la population. Ce phénomène qui s’amplifie au fil des ans met en péril l’existence même des démocraties occidentales. Le désabusement, le cynisme, la désaffectation des gens sont tous des symptômes qui découlent de ce phénomène et qui contribuent à miner la crédibilité de nos systèmes politiques.

Le rôle des gouvernements est de protéger les individus des abus et non de favoriser les groupes d’intérêt au détriment des individus.
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Nathalie Elgrably, Canoë.ca, 25 septembre 2008

Autopsie d'une crise

Rien ne va plus sur les marchés financiers américains. Et même si l'État américain a annoncé un plan de sauvetage historique, la question reste entière : pourquoi des actifs qui valaient des centaines de milliards ont-ils vu leur valeur réduite à néant en quelques jours, voire en quelques heures?

On peut incriminer les bandits à cravate de Wall Street, la recherche du profit, la cupidité, la mentalité capitaliste, etc. Les financiers new-yorkais ont incontestablement leurs torts dans cette débâcle, mais ils ne sont pas les seuls responsables.

Revenons à la genèse du problème. Depuis 2003, la Réserve fédérale américaine (FED) a diminué le taux d'intérêt pour stimuler l'économie américaine. Mais avec des taux d'intérêt de 1%, la FED a littéralement inondé le marché de liquidités. Et comme si faciliter l'accès au crédit était insuffisant, Fannie Mae et Freddie Mac (FM&FM), deux institutions financières semi-publiques, s'étaient donné pour mission de permettre à des familles insolvables d'obtenir des hypothèques garanties par l'État. Tout fonctionnait tant que le prix des maisons augmentait.
Mais la bulle immobilière qu'elles avaient s'est dégonflée, entraînant avec elle un nombre record de faillites. FM&FM se retrouvent alors avec des titres invendables, à moins de les brader, tout en étant obligées d'honorer leurs créances auprès des banques. La situation devient alors problématique, mais pas catastrophique, car même si le taux de défaut sur les prêts hypothécaires a grimpé à 6,4%, il reste nettement inférieur au taux de 40% enregistré en 1929.


Alors, pourquoi une telle débâcle?

L'ampleur de la contagion est attribuable à une nouvelle technique comptable qui oblige maintenant les institutions à ajuster la valeur de leurs actifs en fonction du prix du marché, plutôt que de considérer le coût d'achat initial. Introduite il y a plus d'une décennie, cette réglementation avait pour objectif d'éviter une autre crise similaire à celle qui a secoué le système financier américain dans les années 1980.

L'intention était bonne, mais l'outil a causé la chute d'institutions saines. Supposons qu'une famille achète une maison de 300 000 $ sur laquelle elle prend une hypothèque de 250 000 $ sur 30 ans. Supposons également qu'elle fait ses versements sans difficulté et qu'elle n'envisage pas de déménager à court terme. Si une maison similaire s'est vendue 200 000 $ parce que le marché immobilier traverse une période de turbulence, la banque se voit obligée de réduire la valeur de l'actif. Elle exige alors à la famille un versement immédiat de 50 000 $, car sa dette est de 250 000 $ pour une propriété qui n'en vaut plus que 200 000 $.

Boom immobilier

Quand le boom immobilier a pris fin, la nouvelle réglementation comptable a obligé les institutions financières à ajuster la valeur de tous leurs actifs. Évidemment, tous les titres adossés à des créances hypothécaires ont rapidement perdu de leur valeur, à tel point que plus personne n'était disposé à en acheter. Or, sans crédit, les marchés financiers sont paralysés.

Que des banquiers sans scrupule aient profité de l'occasion pour faire fortune est incontestable. Mais ce qui a véritablement saccagé les marchés financiers, c'est la politique de réduction des taux d'intérêt totalement irresponsable adoptée par la FED, l'adoption d'une mesure comptable perverse et l'octroi irréfléchi d'hypothèques à des gens qui n'avaient pas les moyens de les assumer. D'ailleurs, comment des bureaucrates américains ont-ils pu sérieusement croire bon de prêter de l'argent à des gens insolvables? Et dire que c'est à eux qu'on demande de résoudre la crise actuelle!

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