Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

10 septembre, 2008

Le fardeau fiscal étouffe la classe moyenne

Dans son texte, Jean-Philippe Décarie soutient que la principale cause de l’étouffement de la classe moyenne n’est pas l’impôt, mais le surendettement.

Évidemment, s’endetter pour consommer est une mauvaise habitude qui appauvrit les personnes qui en abusent. Toutefois, je tiens à relever un passage du texte de M. Décarie que je considère particulièrement inapproprié dans le contexte de sa chronique. Il dit : « Selon une étude réalisée l’an dernier par deux fiscalistes de l’Université de Sherbrooke, Luc Godbout et Suzie St-Cerny, la même famille qui affiche un revenu moyen de 62 500 $ a un taux d’imposition global de 18,7 % au Québec, alors qu’il est de 20,8 % au Canada et de 22,0 %, en moyenne, dans les pays du G-7. »

Ce paragraphe implique que les contribuables québécois sont moins imposés que les contribuables canadiens et la moyenne des contribuables du G-7. C’est statistiquement vrai, mais l’impôt ne représente qu’une partie de la fiscalité des contribuables. Dans le contexte où l’on parle de l’étouffement des contribuables de la classe moyenne il faut plutôt parler du taux de fiscalité totale.

Dans ce cas, M. Décarie aurait dû, de préférence, se référer au texte de Michel Girard et écrire : « Dans la tranche de revenu des «50 000$ à 99 999$», les Québécois ont défrayé 38,1% de tous les impôts payés au Québec, les Albertains, 33% et les Ontariens, 36,3%. Et la moyenne canadienne de cette tranche de revenu est de 36,7%.

Dernière particularité québécoise: de tout l'impôt provincial récolté par l'ensemble des provinces, c'est le Québec qui arrive en tête! 

Alors que la population du Québec représente 23,5% de la population canadienne, les Québécois ont payé 31,6% de tout l'impôt provincial récolté au Canada, soit 18,9 milliards sur un total de 59,8 milliards.
 »

Pour plus de clarté, il est utile de rappeler l’étude de l’ISQ sur la répartition des recettes fiscales en pourcentage du PIB.

 



Donc, il ne peut y avoir de doute que le taux de fiscalité des Québécois est largement supérieur à celui des Canadiens et à celui de la moyenne des contribuables du G-7.

Je trouve particulièrement malheureux que des chroniqueurs respectés laissent croire aux contribuables québécois qu’ils sont moins taxés que leurs confrères du Canada et du G-7. Que ce soit par inadvertance ou non, le résultat est le même.

________

 

Étouffer tout en se serrant la ceinture

 

Jean-Philippe Décarie

Beau synchronisme. Au lendemain du déclenchement d’élections générales, le Journalpublie un sondage qui nous confirme – plus qu’il ne nous apprend – que la classe moyenne québécoise étouffe et qu’elle s’estime négligée par les gouvernements. Ce matin, on constate qu’elle ne fait pas que suffoquer mais qu’elle doit de surcroît se serrer la ceinture.

Comme bilan de santé, on ne peut guère trouver plus désastreux que l’image générale que nous projette la radiographie réalisée par Léger Marketing depuis deux jours. La classe moyenne est pressurisée financièrement, stressée émotivement et doit s’adonner à une gymnastique particulièrement périlleuse puisqu’elle doit se serrer la ceinture alors qu’elle affirme pourtant déjà manquer cruellement d’oxygène.

S’ils sont alarmants, les résultats du sondage Léger Marketing – qui nous apprenaient notamment hier que 68 % des Québécois de la classe moyenne se trouvent serrés financièrement et que 75 % d’entre eux ont l’impression qu’il ne leur reste plus rien à la fin du mois – ne surprennent pas. On le sait, les ménages de la classe moyenne sont ceux dont les gouvernements exigent le plus gros effort fiscal, proportionnellement aux revenus qu’ils gagnent (entre 40 000 et 90 000 $ par an).

Et comme plusieurs analystes le soulignaient hier, ce n’est pas tant que la majorité des ménages québécois est plus fortement affectée par la hausse du coût de la vie que les autres catégories de citoyens, mais plutôt qu’elle doit vivre aussi avec un niveau d’endettement élevé.

Parce que dans la vraie réalité, même s’ils s’estiment lésés par les gouvernements, les ménages québécois de la classe moyenne ont profité au cours des dernières années d’un allégement fiscal certain.

Impôts et dépenses

À elles seules, les réductions d’impôts québécoises et fédérales ont permis, entre 2000 et 2006, de réduire de 3 200 $ par an le fardeau fiscal d’un ménage (avec deux enfants) gagnant 62 500 $ par année.

Selon une étude réalisée l’an dernier par deux fiscalistes de l’Université de Sherbrooke, Luc Godbout et Suzie St-Cerny, la même famille qui affiche un revenu moyen de 62 500 $ a un taux d’imposition global de 18,7 % au Québec, alors qu’il est de 20,8 % au Canada et de 22,0 %, en moyenne, dans les pays du G-7.

La situation fiscale des ménages de la classe moyenne pourrait bien évidemment continuer de s’améliorer, personne ne s’y opposerait.

Et la hausse générale du coût de la vie, entre 2000 et 2006, a considérablement augmenté pour absorber à elle seule une forte proportion des économies d’impôts qui ont été consenties durant cette période. Une situation encore plus vraie et beaucoup plus criante pour les ménages qui ont à élever de jeunes enfants. Pour ces derniers, il est impossible de reporter la consommation. Chaque année, chaque saison, ils doivent supporter des coûts que des couples sans enfants peuvent aisément repousser.

Ce qui inquiète par ailleurs dans les résultats de la nouvelle portion du sondage Léger Marketing de ce matin, c’est de constater combien les gens de la classe moyenne semblent cultiver le sentiment de privation même lorsqu’ils doivent faire leur épicerie.

Plus de 50 % d’entre eux affirment acheter moins souvent de produits fins ou du terroir pour économiser là où ils peuvent. Mais combien d’entre eux n’ont pas hésité à s’embarquer dans des paiements étalés sur plusieurs mois pour se procurer un écran plasma dernier cri…

Se serrer la ceinture est souvent un geste nécessaire, mais le faire pour s’étouffer avec quantité de paiements n’est peut-être pas la plus souhaitable des solutions.

 

1 commentaire:

Tym_Machine a dit...

"Dans son texte, Jean-Philippe Décarie soutient que la principale cause de l’étouffement de la classe moyenne n’est pas l’impôt, mais le surendettement."

Il est sûr que le gouvernement n'est JAMAIS à blâmer dans le surendettement des gens, JAMAIS.

Exemple, au lieu de faire faillite on peut faire une "proposition du consommateur", notez bien l'appellation. Pourquoi ne peut-on pas faire de "proposition du CONtribuable"? Pourquoi le gouvernement et ses dépenses folles, ses scandales et ses budgets jamais respectés se positionnent-ils toujours comme créancier privilégié avant tous les autres 10 fois plus utiles?

J'ai l'impression parfois que je radote mais on dirait que le message ne passe JAMAIS auprès des politiciens qui ont déjà eux aussi été des CONtribuables.

Est-ce que le passage en politique efface cette partie du cerveau qui permet de se rappeler dans quelle merde on sombrait lorsqu'on n'avait pas les reines du pouvoir?