Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

09 février, 2009

Privatisation d’Hydro-Québec : Peut-on en discuter?

Hydro-Québec, comme tous les monopoles, à plus forte raison les monopoles d’État, est devenu obèse. L’obésité, chez les entreprises comme chez les individus, diminue l’efficacité et favorise le développement de maladie potentiellement mortelle. Pire encore, Hydro-Québec est devenue un outil au service de l’interventionnisme à des fins électorales.

C’est ce qui ressort de l’étude de Claude Garcia : Comment la privatisation d’Hydro-Québec permettrait-elle d’enrichir les citoyens québécois? Cette étude conclue qu’Hydro-Québec se prive de revenus annuels de plus de 10 milliards :

• 2 milliards dus à une gestion laxiste;
• 2 milliards dus aux rabais consentis aux alumineries;
• 6 milliards dus à une tarification en-deçà de la valeur du service.

Dans cette vidéo, M. Garcia explique pourquoi la privatisation est le meilleur moyen de corriger cette situation.

La nationalisation de l'électricité dans les années 1960 est devenue le symbole du Québec moderne. Hydro-Québec personnifie notre savoir faire. C’est l’objet de notre fierté.

À ses débuts Hydro-Québec était un outil de développement économique. Au fil des ans, l’interventionnisme politique l’a transformée en un outil politique qui engloutit une portion non négligeable de notre richesse collective.

La solution est connue : la privatisation. L’étude de l’IÉDM explique pourquoi et comment la privatisation partielle d’Hydro-Québec permettrait de sauver ce qui est devenu notre veau d’or.

Malheureusement, la privatisation d’Hydro-Québec est le sujet tabou par excellence des Québécois. C’est un sujet qu’on ne peut aborder sans soulever l’ire de tout ce qui bouge au Québec. C’est tellement émotif que ceux qui l’abordent le font à leurs risques et périls.

Le lendemain de la publication de l’étude de Claude Garcia, 79 % des lecteurs de Cyberpresse se rangeaient dans le camp des opposants à la privatisation!


Combien d’entre eux avaient lu l’étude ou un compte rendu journalistique de celle-ci? 1 %, 2%? À quoi bon s’informer, au Québec on ne rechigne pas sur une perte de 10 milliards pour empêcher « le privé » de faire 1 $ de profit. C’est viscéral. Dans ces conditions, il n’est pas possible d’aborder la privatisation de quoi que ce soit, encore moins celle de notre veau d’or.

Peut-on blâmé les Québécois? Même un chroniqueur chevronné comme Alain Dubuc écrit dans sa chronique du 4 février 2009 :

« Au plan analytique, on peut identifier, comme le fait cette étude, des facteurs qui rendent Hydro moins performante qu'elle le devrait - une gestion moins serrée, des tarifs trop bas, des subventions aux alumineries. Mais ces problèmes peuvent être en très grande partie résolus sans passer par le long et lourd détour de la privatisation. »

Ainsi, avant même que la question ait bénéficié d’un début de discussion, M. Dubuc se range résolument dans le camp des opposants. Il prétend qu’il suffirait que le gouvernement augmente les tarifs et crée un groupe de travail pour que, comme par magie, les problèmes disparaissent.

Ce n’est pas demain qu’un politicien prescrira à Hydro-Québec les remèdes nécessaires, encore moins sa privatisation. Toutefois, dans un hypothétique Québec dirigé par un premier ministre capable de convaincre les Québécois du bien-fondé d’agir, je soutiens qu’il serait préférable de favoriser la privatisation.

Si Hydro-Québec demeure un monopole d’État, elle sera toujours à la merci des politiciens au pouvoir. Un futur premier ministre en campagne électorale promettra le gel des tarifs ou un retour à des politiques de développement nuisibles dans l’espoir d’obtenir quelques votes. Quelques années plus tard, tout sera à recommencer.

1 commentaire:

Tym_Machine a dit...

"Malheureusement, la privatisation d’Hydro-Québec est le sujet tabou par excellence des Québécois. C’est un sujet qu’on ne peut aborder sans soulever l’ire de tout ce qui bouge au Québec. C’est tellement émotif que ceux qui l’abordent le font à leurs risques et périls."

Hydro-Québec est un dogme collectiviste incontestable.

Je serais curieux de savoir combien Mario Dumont a perdu de votes juste à cause qu'il a osé parler de privatisation partielle d'HQ...

Proposer une privatisation ne serait-ce que partielle d'Hydro-Québec si minime soit-elle, c'est commettre un suicide politique.

Pensez-vous qu'un politicien dont la mission est de se faire élire osera proposer la privatisation et tenter de s'enfarger dans les fleurs du tapis en en faisant la pédagogie à la populasse?

Les élections n'égalent pas pédagogie, elles égalent démagogie, importante distinction.