Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

20 mars, 2009

Nous fonçons tête baissée dans le mur!

Les investigateurs financiers ont raison de s'indigner devant autant d'irresponsabilité de la part de nos politiciens. Le ton peut paraître humoristique, mais c'est malheureusement le triste sort qui nous attend.
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Finances publiques 101 : comment réduire sa marge de manoeuvre
Les investigateurs financiers, Les Affaires.com, 20 mars 2009 à 09h57

Voici ce qui a été fait pour s'assurer que la marge de manoeuvre du Québec soit réduite au minimum.

Tout d'abord, une augmentation de la TVQ devrait aider à encourager le travail au noir. Vous vous en doutez bien : plus la taxe est élevée, plus il est tentant pour le consommateur de payer en argent comptant (sans facture) tout travail qu'il fait exécuter chez lui. Les deux parties y gagnent. Le contracteur ou le travailleur ne paie pas d'impôts, et le client ne paie pas de taxes.

Cependant, peut-être qu'augmenter la charge fiscale de la classe moyenne aurait eu un meilleur impact, afin de décourager le travail (les heures supplémentaires, tout particulièrement). Ainsi, on s'assurerait que le nombre de cotisants au RRQ diminue, et on contribuerait ainsi à l'épuisement des quelques réserves qui nous restent pour assurer le paiement des bénéfices aux retraités.

Les coûts de santé ont agmenté à 27G $, ce qui représente 44% de notre budget. Nous sommes sur la bonne voie pour dépasser les 50%. Quant à l'éducation, les dépenses sont fixées à 14.4G, soit une augmentation de 3.5%. Une augmentation de 20% aurait été plus percutante. On devrait idéalement rendre totalement gratuit l'accès à l'éducation, et pourquoi pas, payer les étudiants pour aller à l'école. Ainsi, on encouragerait plus de gens à étudier ici, pour qu'ensuite ils déménagent ailleurs (extérieur du Québec) afin de payer moins d'impôts lorsque leurs revenus sont élevés.

Quant à la dette, on doit tenter de battre des records. Il est commun pour nos gouvernements ou certains partis de comparer notre dette à d'autres pays qui ont fait pire (il serait stupide de se comparer à mieux lorsque l'on peut se comparer à pire). Alors, pourquoi ne pas tester jusqu'où nous pouvons aller sans faire faillite? Qui sait, peut-être que nous éviterons la faillite et que nous serons cités en exemple plus tard? D'autres pays s'endetteront davantage et l'on dira ''consolons-nous, au Québec, c'était pire''.

L'Irlande a déjà laissé monter sa dette à plus de 100% de son PIB dans le passé, avant de procéder à des changements drastiques. Comme nous en sommes à peine à 50% du PIB, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir! Mais ne nous inquiétons-pas. M. Charest et sa ministre des finances ont prévu un mécanisme qui nous aidera à atteindre notre objectif. Ils ont éliminé une loi qui avait été mise en place par M. Lucien Bouchard à la fin des années 90, qui prévoyait que tout déficit devait être remboursé éventuellement. Ainsi, les déficits que nous absorberons jusqu'en 2013 ne seront pas remboursés, ce qui nous permettra de laisser monter la dette. Sans l'élimination de cette loi, il nous aurait été impossible de songer à battre un record de dette d'ici 10 ou 15 ans.

Un facteur rassurant pourrait nous permettre de réduire considérablement notre marge de manoeuvre dans le futur. Il s'agit des taux d'intérêt. Malheureusement, il n'est pas cher actuellement d'emprunter. Le service de la dette (coût des intérêts) est d'environ 7G$ par année. Si notre dette s'élève à 170G et que les taux d'intérêt montent à 9%, nous auront un coût total de 15G. Nous aurons donc un déficit supplémentaire de 8G par année sur lequel on peut compter pour augmenter davantage la dette. Ainsi, chaque année, les coûts augmenteront, et une spirale d'endettement sera enclenchée. Si l'agence de crédit Moody's abaisse notre cote, il sera encore plus facile de hausser ces coûts, et de voir jusqu'où nous pouvons aller avant de faire défaut.

Actuellement, des cotisations de plus en plus importantes sont prévues pour le fonds des Générations. Il s'agit de l'argent que nous remettons à la Caisse de Dépôts au lieu de rembourser la dette. Nos actifs à la Caisse ayant beaucoup fondu, il faut bien donner quelque chose à investir pour M. Michael Sabia.

Avec de telles mesures, nous avons pleinement confiance que la marge de manoeuvre du Québec sera réduite au minimum. Si vous avez d'autres idées pour accélérer le processus, partagez-les avec nous!

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