Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

05 mai, 2009

Santé : il faut changer le système

Dans une bureaucratie, en particulier une bureaucratie étatique, ce n’est pas le résultat qui compte. La priorité consiste à satisfaire les exigences du « système ». Puisque le système gère l’offre sans égard à la demande, le Québec est devenu une immense salle d’attente. On attend un médecin de famille, on attend à l’urgence, on attend un permis, on attend une place au CPE, etc.

Dans son texte, Richard Martineau décrit la journée d’enfer de son ami qui s’est cassé une main. Cette anecdote décrit bien le fonctionnement des bureaucraties gouvernementales. Le système : ministère, régie, commissions, etc., prétend tout contrôler au détriment de la raison d’être de l’organisation.

Il est inutile de s’en prendre au personnel qui ne fait qu’exécuter les tâches qui lui ont été assignées. C’est le système qu’il faut changer.

Ceux qui prétendent qu’il est possible de gérer efficacement une bureaucratie étatique devraient lire l’excellent livre de Jean Laliberté, « Les fonctionnaires ». Ce livre explique en des termes faciles à comprendre pourquoi les monopoles étatiques sont inefficaces :


La grille de décisions utilisée par les élus est essentiellement politique. Les
considérations de rigueur administrative, d’efficacité, d’efficience et de
rentabilité économique sont secondaires.
___________

Une journée à l'hôpital
Richard Martineau, Le Journal de Montréal, 04/05/2009

Vendredi, j'étais censé souper chez un ami, mais dans la matinée, il m'a téléphoné pour annuler la soirée.

«Je me suis cassé la main en faisant de la rénovation, m'a-t-il dit. Je ne pourrai pas cuisiner...»

Des excuses pour annuler des soupers, j'en ai entendu plusieurs dans ma vie. Ma grand-mère est morte, mon fils a la gastro, j'ai une réunion d'urgence.

Mais «Je me suis cassé la main en faisant de la rénovation», c'est la première fois qu'on me la sortait.

Ça devait donc être vrai.

ON VA À L'URGENCE OU PAS?

Quelques minutes après son appel, mon ami m'envoie ce courriel:

«Veux-tu entendre une histoire ridicule?

On ne cesse de nous répéter d'aller en clinique pour ne pas engorger les urgences. On se rend donc dans une clinique.

«On attend une heure. On voit un médecin. On prend des radiographies. On retourne voir le médecin de la clinique. Il nous donne une référence pour voir un orthopédiste afin qu'il me pose un plâtre. Puis on va à l'hôpital avec la référence du spécialiste et le CD de la radiographie.

«On se dit qu'on a agi en bon citoyen, qu'on a utilisé le système de façon responsable et qu'à l'hôpital, ça va aller rondement...

«Mais une fois rendu à l'hôpital, on apprend qu'il faut... PASSER PAR L'URGENCE! Qu'il faut attendre des heures et déranger des infirmières de l'urgence. Si ce n'est pas de l'incompétence crasse, je me demande c'est quoi!»

UN SYSTÈME TOUT CROCHE

Deux heures plus tard, un nouveau courriel :

«Ça fait deux heures qu'on est à l'hôpital et je n'ai même pas passé au triage! Et c'est plein de gens avec des masques, je me sens comme dans un film apocalyptique...»

«Je viens de jaser avec un gars dont le fils s'est cassé la jambe. Même histoire. Il a attendu trois heures à la clinique, il a vu un médecin, il a attendu une heure pour passer une radiographie, il vient d'arriver à l'hôpital et paf, il apprend qu'il devra attendre deux heures minimum pour voir une... INFIRMIÈRE au triage de l'urgence!

«C'est quoi, ce système de merde?»

EN ATTENDANT L'ORTHO

Trente minutes plus tard, nouveau courriel :

«Je suis enfin passé au triage. Je dois maintenant attendre pour présenter ma carte-soleil à l'admission. Et je devrai encore attendre pour voir l'ortho...»

Vingt minutes plus tard:

«L'infirmier au triage n'a pas regardé ma main, n'a pas regardé la radio. Il n'a RIEN fait. Il a pris mon papier de référence et a fait tchik-a-tchik avec ma carte-soleil.»

«L'infirmière à l'admission n'a pas regardé ma main, n'a pas regardé la radio. Elle n'a RIEN fait. Elle a fait tchik-a-tchik avec ma carte-soleil. Tout ça a pris deux heures et demie!»

«Après ça, ils se demandent pourquoi on sort des hôpitaux en sacrant et en cherchant une clinique privée...»

Quarante minutes plus tard. Dernier courriel :

«Je viens de voir l'ortho. Verdict : je devrai passer cinq semaines dans le plâtre. Il m'a dit d'aller luncher, qu'ils vont faire le plâtre seulement dans une heure ou deux...»

MAISON DE FOUS

Vous avez vu Les 12 Travaux d'Astérix? Vous vous souvenez de la Maison Qui Rend Fou?
Eh bien, c'est EXACTEMENT notre système de santé. Et ce n'est pas parce qu'on va investir des milliards de dollars dans la construction de deux mégas-hôpitaux que ça va changer...

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