Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

02 juin, 2009

Le monopole de la STM

Un autre bel exemple (voir le texte de Larissa Souline ci-après) de l’inefficacité de nos merveilleux monopoles.

Les groupes d’intérêt, syndicats et bureaucrates coopèrent pour s’assurer qu’il n’y aura pas de compétition dans les services de transport en commun. Après tout, c’est une question de principe. Il faut à tout pris éviter qu’une brèche, aussi mince soit-elle, mette en péril les monopoles du transport en commun.

Il semble bien que le transport en commun est condamné à la médiocrité. Seule la menace de la compétition pourrait faire bouger ce monopole obèse et désuet. Malheureusement, les politiciens préfèrent sacrifier les intérêts des usagers aux bénéfices des groupes d’intérêt.

Verrons-nous un jour un politicien prêt à défendre les intérêts des contribuables et consommateurs québécois?
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Publié le 01 juin 2009 à 16h09
Les usagers du métro... comme dans Lost
Larissa Souline, Cyberpresse

Des gens sont prisonniers d'une île, sans transport pour s'y échapper, sans ressource, laissés à eux-mêmes. Vous croyez que ceci est le synopsis de la série Lost? Et bien, détrompez-vous! Il s'agit de ce nous avons vécu, moi et quelques centaines de personnes, jeudi dernier, lors l'interruption de service du métro de Montréal.

Mon amie et moi avions pris le métro à la station Longueuil-Université-de-Sherbrooke. Le métro était immobile depuis 20 minutes pour cause d'interruption de service sur trois lignes, dont la ligne jaune. Puis, le métro ferme ses portes et part. Nous nous arrêtons à la station Jean-Drapeau. Les portes du wagon s'ouvrent, les lumières s'éteignent, puis, plus rien. Nous décidons de sortir du wagon. Personne n'était là pour nous dire ce qui se passait, s'il y avait des navettes qui s'en venaient. Seulement un monsieur, qui affichait un STM sur son chandail, bête comme ses pieds, vraisemblablement sur la fin de son shift et qui n'en n'avait rien à cirer. Arrivées dehors, nous voyons que nous sommes dans le parc de la Biosphère, au milieu de nulle part.

Puis, nous apercevons une jeune femme qui ne semble pas bien aller du tout. Problème cardiaque, nous dit-elle, et elle est enceinte. Une dame de la STM est à côté d'elle, elle a l'air de s'en foutre comme dans l'an 40. «Avez-vous besoin d'une ambulance, madame?» est la seule phrase altruiste que cette femme demande à la future maman, dont le malaise est aussi flagrant qu'une trompe dans la face d'un éléphant. Nous avons donc pris en charge, mon amie et moi, la pauvre fille tremblotante.

Finalement, après plusieurs dizaines de minutes, la STM décide de réagir. «OK, on va vous envoyer au Casino! Montez dans la 167. De là, vous pourrez prendre un taxi!». On monte. L'autobus ne part pas. Pourquoi? « Ahhhh ben on attend que le chef des opérations donne son go pour vous amener à Montréal!» Finalement, ils nous font changer d'autobus. Après de longues minutes, on part. Nous resterons une heure dans l'autobus, puisqu'ils ont décidé de nous amener au centre-ville de Montréal, rue McGill, où le top de la crise se trouve. Pourquoi ne pas avoir passé par le pont Jacques-Cartier? On ne le sait pas. On ne nous dit rien. Même les chauffeurs ne savent rien.

Nous débarquons finalement en quelque part à l'angle des rues University et De la Gauchetière. On marche jusqu'au métro McGill. Aucune navette spéciale ne part du métro. Aucun petit monsieur STM dehors pour diriger les gens. Les autobus réguliers sont pleins, les taxis aussi. Impossible de trouver quoique ce soit pour rentrer chez nous. On monte jusqu'à la rue Sherbrooke. Encore là, je n'ai vu aucune navette. L'interminable filée attend les autobus réguliers, en rang d'oignons, les pieds dans l'eau, l'estomac vide. Nous voyons finalement que les 535 Parc direction nord ne sont pas pleines. Nous nous dirigeons pour en prendre une et ainsi aller vers le métro Parc. Je prendrai ensuite la ligne bleue jusqu'à St-Michel, puis un autobus jusqu'à Anjou. Trois heures et 45 minutes exactement que cela me prendra pour me rendre chez moi.

Quand la STM dit qu'elle dresse un bilan positif de son opération d'urgence, le poil se dresse sur mes bras et l'urticaire me pousse sur tout le corps. Qui est le tata qui a donné son go pour que le métro de la ligne jaune fasse une station et s'arrête sur une île en plein milieu du fleuve St-Laurent? Pourquoi aucun taxi pour venir nous chercher ou aucune navette spéciale, vu que de d'aller nous débarquer là-bas était vraisemblablement l'idée du siècle? Pourquoi n'aie-je croisé aucune navette spéciale durant mon long périple dans le centre-ville de Montréal, alors que c'est LE CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL QUI ÉTAIT LE PLUS TOUCHÉ? Pourquoi avoir amené les gens de la rive sud à l'endroit le plus congestionné de la crise? Pourquoi n'ai-je vu aucune pancarte indicative proche des métros et/ou aucun travailleur de la station de métro à l'extérieur pour diriger correctement les gens? Pourquoi les navettes partaient uniquement d'un bout de ligne de métro pour ainsi arriver remplies à capacité au milieu du parcours, où autant de gens attendaient, sinon plus?

Le plan d'action et de communication de la STM en temps de crise ne vaut pas une claque. Le capharnaüm, c'était Montréal jeudi. Aucune structure, aucun plan précis n'avait été conçu pour un événement-catastrophe d'une telle envergure et cela paraissait. Et que dire du manque de communication flagrant au sein de l'équipe? La STM, la société de transport la plus imposante en terme de territoire au Québec, ne devrait-elle pas se doter de spécialistes des communications et gestion de crise pour élaborer une stratégie efficace et logique? Si vous en manquez, contactez-moi, je travaille dans le milieu des communications depuis de nombreuses années, je ne pourrai qu'améliorer la chose.

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