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09 septembre, 2009

« Prime à la casse » : un programme nuisible

Tous les programmes de subvention à la consommation sont au mieux inutiles, au pire, nuisibles.

Il y a plus de 150 ans, Frédéric Bastiat, dénonçait avec éloquence les effets néfastes de l’interventionnisme. Depuis, de nombreux individus et groupes de réflexion ont repris le bâton du pèlerin pour dénoncer les abus de l’État dans tous les domaines de l’économie.

Dans le texte ci-après, Adrien Pouliot, explique pourquoi le programme américain de « prime à la casse » est inutile et même nuisible.

Ce programme pige dans les poches des contribuables pour favoriser certains consommateurs, ceux qui désirent remplacer leur vieille bagnole. En fait, ce n’est qu’un moyen de favoriser l’industrie automobile au détriment de toutes les autres. En effet, l’argent utilisé pour acheter un véhicule neuf n’est plus disponible pour l’achat d’un autre produit ou service.

C’est l’exemple type d’un programme qui, sous le couvert d’un discours vertueux (relance de l’économie et protection environnementale), vise d’abord à laisser croire à la population que le gouvernement agit.
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Une «bulle» inutile
Adrien Pouliot, La Presse, le 31 août 2009

L'auteur est président de Draco Capital Inc., société d'investissement privée.

L'économiste Frédéric Bastiat nous aurait sans doute rappelé sa parabole du sophisme de la vitre cassée en entendant le président des États-Unis déclarer que son programme de «prime à la casse» s'est révélé être un succès au-delà de toute attente.
La vitre cassée est le titre du chapitre I de son ouvrage Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. Bastiat part d'une histoire, celle du fils de «Jacques Bonhomme», qui casse un carreau de vitre, et de la réaction des badauds: «À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font aller l'industrie. Il faut que tout le monde vive. Que deviendraient les vitriers, si l'on ne cassait jamais de vitre?»
Bastiat reconnaît que le coût de réparation de la vitre (six francs de l'époque) bénéficie bien directement à l'industrie vitrière («ce qui se voit»), mais il s'oppose à la conclusion qu'il en résulte un bénéfice pour l'industrie tout entière, car cela néglige les autres usages qui auraient pu être faits de ces six francs («ce qui ne se voit pas»).
Par exemple, si la vitre n'avait pas été brisée, Jacques Bonhomme aurait pu consacrer le même argent à l'achat d'une paire de chaussures et «aurait eu tout à la fois la jouissance d'une paire de souliers et celle d'une vitre». Il en conclut que «la société perd la valeur des objets inutilement détruits».
Tentons de voir «ce qui ne se voit pas» dans le programme de M. Obama.
D'abord, on ne voit pas que l'argent de la prime à la casse a été pris dans la poche des contribuables. On leur aura enlevé 3 milliards avec lesquels ils auraient acheté lave-vaisselle, tondeuse ou je ne sais quoi d'autre à la place, pour détruire des bagnoles usagées.
Achat devancé
De plus, les voitures neuves acquises sous le programme auraient probablement été achetées de toute façon, mais plus tard puisque ce sont des bagnoles assez vieilles que leur propriétaire aurait dû vendre ou passer à la casse un jour. Le programme n'aura fait que créer une «bulle» d'achat à court terme et on peut donc s'attendre à un ralentissement des ventes de voitures neuves au cours des prochains mois.
Troisièmement, le commerce de réparation de voitures usagées sera touché négativement à la suite de la diminution prématurée du parc de voitures usagées et le marché des pièces recyclées va subir une pénurie artificielle et une pression à la hausse sur les prix créée par la disparition prématurée de toutes ces vieilles voitures, sources de pièces usagées.
Enfin, les acheteurs de voitures de la catégorie visée par le programme (des voitures dans une fourchette de prix allant de 3000 à 4000$), comme les étudiants et autres consommateurs avec des moyens modestes qui achètent leur première voiture usagée, devront payer plus cher leur première voiture usagée à cause de la rareté artificielle créée par le programme.
Au lieu de casser des voitures, M. Obama aurait mieux fait de lire Bastiat et de s'en remettre à la sagesse des consommateurs de voitures pour décider quand et quelle voiture ceux-ci devraient acheter.

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