Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

05 mai, 2010

La Grèce : le futur du Québec en accéléré

Nous avons le privilège de constater en temps réel, par l’intermédiaire de la Grèce, ce qui nous attend si nous persistons à ignorer nos réalités économiques.

Il y a encore une majorité de Québécois qui, sous l’emprise de la pensée magique, croient qu’il est possible de vivre indéfiniment au-dessus de nos moyens. Pour eux, les lucides sont des prophètes de malheur néolibéraux qui crient au loup dans l’unique but de minimiser le rôle de l’État bienfaiteur au profit des méchantes entreprises privées.

Je recommande fortement à tous les drogués de la pensée magique de suivre de près ce qui se passe en Grèce. Si rien n’est fait rapidement, le Québec sera la Grèce de demain.

Après leur adhésion à la communauté européenne, les Grecs se sont imaginé qu’ils pouvaient vivre indéfiniment au-dessus de leur moyen grâce aux généreuses subventions de la communauté européenne. Les politiciens en ont profité pour multiplier le nombre de fonctionnaires et leur accordé tout ce qu’ils demandaient au nom de la paix sociale et bien entendu dans l’espoir non avoué d’obtenir leur vote.

La réalité a bêtement rattrapé les Grecs et mit fin au règne de la pensée magique.

La Grèce, incapable de faire face à ses obligations financières, a vu ses taux d’intérêt triplés, voire quadruplés en l’espace de quelques semaines. Dans de telles conditions, la Grèce avait deux choix : faire faillite et renégocier le remboursement de sa dette ou quémander de l’aide auprès des pays de la communauté européenne. C’est le deuxième scénario qui a prévalu.

Les Grecs ont acquis le titre ignoble d’irresponsables. Alors, dorénavant ce sont les créanciers (FMI, l’Allemagne, la France, etc.) qui dicteront les politiques financières et économiques du gouvernement grec.

Le réveil est brutal, le gouvernement devra réduire son budget de plus de 30 milliards d’Euro sur trois ans :

• La suppression des 13e et 14 mois de salaire dans la fonction publique et celle des 13e et 14e mois de pensions pour les retraités du public comme du privé. Cela représente des diminutions de salaire et de retraite de plus de 14 %. On est bien loin d’une augmentation de 7 % sur cinq ans tel que proposé par le gouvernement du Québec. J’espère que Mme Carbonneau prend des notes.

• Dès cette année, une nouvelle hausse de deux points de la TVA, qui s'élève actuellement à 21%. Voilà une belle façon d’encourager le travail au noir et la double comptabilité.

Est-ce que l’exemple dramatique de la Grèce va enfin nous donner le courage de prendre nos responsabilités ou allons-nous, comme les Grecs, attendre que nos créanciers nous rappellent à l’ordre?

Nous avons le choix, mais c’est un choix d’autant plus difficile que nous avons vécu dans l’illusion de la gratuité depuis deux générations.

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