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08 janvier, 2014

Antifragile: Things that Gain from Disorder

Revue de livre par Bernard Mooney

C’est un grand plaisir de tomber sur un livre fascinant. C’est encore plus vrai lorsque ce livre nous renverse…

Faites-vous un cadeau en cette période des Fêtes. Achetez et, surtout, lisez Antifragile: Things that Gain from Disorder, de Nassim Nicholas Taleb. Ce pourrait être votre meilleur placement.

M. Taleb s’est fait connaître par le livre The Black Swan, que j’ai personnellement trouvé ennuyant. C’est son livre Fooled by Randomness qui m’a séduit en décrivant le rôle plus important qu’on pense du hasard et de la chance dans la vie.

Il y a quelques semaines, dans une rubrique sur les devises, l’auteur recommandait Antifragile, mentionnant que c’était de loin le meilleur livre de M. Taleb. Je me suis dit que si ce livre était meilleur que Fooled by Randomness, j’aurais beaucoup de plaisir à le lire. Et ce fut exactement le cas.

Antifragile n’est pas vraiment un livre sur le placement, même si de nombreux concepts proviennent des marchés financiers et s’appliquent directement à l’investisseur et aux gens d’affaires. Dans ce livre, M. Taleb décrit l’autre côté de son concept du «Black Swan», soit cet événement peu probable, mais dont les conséquences peuvent être désastreuses. Un monde susceptible aux «Black Swan» est par définition fragile.

Or, il y a des choses, des entités, des systèmes et des attitudes qui sont l’inverse de fragile. Pas robuste ou résiliente, dans le sens qu’ils résistent aux chocs, même aux «Black Swan». Mais plus loin encore….ils en profitent! Ils sont «antifragiles».

Je vais vous donner un exemple tiré de mon approche de placement. En lisant Antifragile, j’ai en effet réalisé qu’une partie de ma philosophie en Bourse s’appuie sur ce concept.

Par exemple, dans mes livres je mets l’emphase sur l’importance d’acheter des entreprises de qualité, solides. L’idée est d’investir dans des sociétés qui peuvent passer au travers des périodes difficiles. Et si vous investissez dans un horizon de plusieurs années, vous savez que ces périodes sont inévitables.

J’ai toutefois sous-estimé l’impact positif de cet aspect de ma philosophie. En effet, non seulement ces entreprises dominantes peuvent survivre les récessions, mais elles peuvent en profiter. Dans ce sens, elles sont «antifragiles».

En passant, c’est mon interprétation et vous pouvez ne pas être d’accord.

M. Taleb explique son concept dans de nombreux secteurs, en commençant par la biologie, l’économie, la finance, etc. La portée, la profondeur et l’étendue de son livre sont exceptionnelles et en font un livre d’une grande richesse.

A mon avis, si vous lisez ce livre, vous ne verrez plus jamais notre monde de la même façon.

Une grande conséquence du concept décrit par l’auteur est le fait qu’on ne peut pas prédire l’économie et bien d’autres phénomènes, peu importe nos prétentions. De plus, chercher à gérer l’économie, comme le font la plupart des gouvernements, est dangereux et, au minimum contre-productif.

«Comme vous ne pouvez prédire les collaborations et que vous ne pouvez pas les diriger, vous ne pouvez voir où s’en va le monde. Tout ce que vous pouvez faire est de créer un environnement qui facilite ces collaborations et préparer la base pour la prospérité. Et non, vous ne pouvez pas centraliser les innovations, ce qu’on a essayé en Russie.»

Nassim Taleb met également en garde contre les prétentions des experts tout en s’en prenant à la lubie des sociétés lorsqu’elles s’adonnent à la pratique de la planification stratégique. Il rappelle que Coca-Cola était, à ses débuts, un produit pharmaceutique. Et je n’ai pu m’empêcher de penser que Berkshire Hathaway avait commencé dans le textile et que Warren Buffett et Charlie Munger en ont fait un conglomérat exceptionnel sans jamais planifier à l’avance…

Antifragile est vraiment le livre de l’année.

Joyeuses Fêtes.

Bernard Mooney

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