Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

02 avril, 2014

Le modèle québécois, source d’inefficacité

Le modèle québécois est le modèle de l’interventionnisme étatique et de la bureaucratie qui en découle.
Lorsque les politiciens désirent intervenir dans le fonctionnement de la société, le gouvernement promulgue des lois traduisant leurs intentions. Ensuite, les fonctionnaires rédigent les règlements correspondants et en surveillent l’application. Au fil des ans, les règlements s’accumulent. Qu’ils soient périmés, interprétés étroitement par des fonctionnaires pointilleux, voire carrément nuisibles, tous doivent s’y conformer. Il suffit de penser aux nombreuses bévues de l’OQLF et aux abus de l’ARQ pour s’en convaincre.

Bien sûr, c’est le rôle du gouvernement de déterminer les règles devant régir le bon fonctionnement de la société. Mais il existe une marge énorme entre  administrer la justice ou assurer la sécurité des citoyens et décider quelles seront les heures d’ouverture des magasins ou quel doit être le prix de l’essence, du lait et des oeufs.

Au Québec, la part des gouvernements (municipaux, provincial et fédéral) dans l’économie oscille autour de 50 %. C’est énorme étant donné que la plupart des économistes considèrent qu’une participation de plus de 25 % à 30 % est contre-productive. Les programmes de subventions se multiplient à un rythme effarant. Près de 50 % des subventions accordées aux entreprises canadiennes le sont au Québec. C’est deux fois plus que notre poids dans l’économie canadienne. Le gouvernement du Québec produit plus de pages de règlements que les autres provinces.

Pour comprendre pourquoi ce phénomène est une source d’inefficacité, il faut d’abord analyser le processus décisionnel de tout individu. Nous sommes naturellement motivés par un instinct de survie codé génétiquement. Les décisions que nous prenons et les gestes que nous posons comportent toujours un certain nombre de risques. Nous recherchons instinctivement les moyens de les minimiser, voire de les éliminer, afin d’améliorer nos chances de succès.

Par exemple, pour un fonctionnaire, l’acceptation ou le refus d’une demande de subvention ou d’un permis ou la rédaction d’un rapport d’inspection négatif, comporte des risques de carrière considérables. Si l’entreprise ou l’individu concerné n’est pas satisfait de la décision du fonctionnaire, il peut s’en plaindre aux échelons supérieurs ou alerter les médias. Il doit donc prendre toutes les précautions possibles pour couvrir ses arrières au cas où les choses se retourneraient contre lui. Il interprétera les règlements le plus étroitement possible pour éviter de prêter flan à la critique. Si malgré tout, les risques de dérapage demeurent élevés, il retardera sa décision sous un prétexte quelconque en attendant de trouver une solution acceptable. Idéalement, il trouvera le moyen de refiler la responsabilité de la décision à un autre ministère, une agence, une commission, son patron, un collègue, etc. On qualifie ces fonctionnaires de fantômes de la bureaucratie.

La multiplication des structures et des programmes d’intervention ont pour effet de multiplier les fonctionnaires fantômes. Tous les intervenants : municipalité, municipalité régionale de comté, ministères, agences, commissions, etc., ont leur cohorte de fonctionnaires responsables de faire respecter les lois et règlements et de gérer les programmes d’intervention en vigueur. Comme si cela n’était pas suffisant, souvent les objectifs et les exigences des uns et des autres sont en conflit. Pour démêler le tout, l’entrepreneur ou le citoyen qui désire faire avancer son dossier doit embaucher divers professionnels : avocats, comptables, lobbyistes, etc..

Plus le gouvernement intervient dans les relations régissant le bon fonctionnement de la société, plus il devient difficile pour les citoyens et les entreprises d’agir efficacement. Les délais et les coûts s’accumulent, réduisent la productivité, découragent l’entrepreneuriat, nuisent à l’innovation et favorisent un immobilisme dévastateur.


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