Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

01 août, 2014

L’aide aux entreprises, une béquille inefficace

Le Québec est la région économique qui distribue le plus de subventions, tant en nombre de programmes qu’en dollars, en Amérique du Nord.

Mais pourquoi au juste devons-nous aider les entreprises du Québec?

Pour la plupart des entreprises, les économies des différentes régions de l’Amérique du Nord sont interchangeables. Elles s’installent donc dans les régions leur offrant les meilleures conditions d’investissement à court et à long terme.

Ces conditions sont multiples : la proximité des marchés, la disponibilité des ressources, la qualité de la main d’oeuvre, la qualité des infrastructures, les charges sociales, les lois du travail, la stabilité politique, la fiscalité, la réglementation, etc.

Malheureusement, pour la plupart des conditions d’investissement recherchées par les entreprises, le Québec se classe dans le peloton de queue. Il devient alors nécessaire d’offrir des subventions à titre de compensation pour les convaincre de s’installer au Québec.

C’est ainsi qu’au cours des ans les gouvernements, toutes allégeances confondues, ont créé des centaines de programmes de subventions destinés à attirer ou à garder des entreprises créatrices de richesses. Selon la FCEI, à eux seuls les crédits d’impôt coûtent aux contribuables environ 4 milliards annuellement, soit le double de l’Ontario. Le Québec verse environ 40 % de toute l’aide accordée aux entreprises par les provinces, alors que notre économie représente seulement 20 % du PIB canadien.

Est-ce vraiment la bonne solution pour stimuler l’économie québécoise?

J’en doute, car, malgré les nombreuses subventions, l’économie du Québec traîne dans le peloton de queue en Amérique du Nord. Pire, la situation se détériore d’année en année. La stratégie qui consiste à subventionner les entreprises pour aplanir les irritants est vouée à l’échec. En plus de créer des distorsions dans le fonctionnement du marché, elle impose des critères de décision dictés par les priorités électoralistes du parti au pouvoir. De plus, cette stratégie attire les bougons entrepreneurs comme le miel attire les mouches. Une fois la manne des subventions disparue ils s’empressent de plier bagage.

La meilleure stratégie consiste à éliminer les irritants les plus nuisibles et surtout  à ne pas en ajouter de nouveaux.  À titre d’exemple, selon la FCEI, seulement au provincial, les entreprises doivent produire annuellement plus de 550 formalités administratives. A priori, au moins la moitié de ces formalités ne servent qu’à occuper des bureaucrates qui préparent des rapports inutiles. Leur nombre et leur complexité augmentent au rythme des nouvelles lois et règlements.

Si tous les efforts dévoués à la création et la gestion des programmes de subventions étaient plutôt utilisés pour réduire, voire éliminer, les principaux irritants réglementaires, à améliorer nos infrastructures, à actualiser les lois du travail et à simplifier et réduire la fiscalité,  je crois sincèrement que nous obtiendrions de bien meilleurs résultats.

Les investisseurs et les entrepreneurs sont les mieux placés pour faire fructifier leurs entreprises, mais encore faudrait-il qu’on les encourage au lieu de les embêter. Ce sont eux qui sont le mieux à même de trouver les bonnes solutions aux défis que représentent les opportunités d’investissement. Malheureusement, nos entreprises n’ont pas la marge de manœuvre nécessaire pour faire fructifier leurs entreprises et par ricochet, l’économie québécoise. Chaque jour les médias rapportent les nombreuses histoires d’horreur vécues par des entreprises québécoises aux prises avec une réglementation kafkaïenne, des infrastructures désuètes et des lois du travail d’une autre époque.

Avant de créer de nouveaux programmes de subventions, il serait préférable de créer un climat d’affaires propice. De cette façon 100 % des entreprises en bénéficieraient.


Espérons que la Commission de révision permanente des programmes, présidée par Madame Lucienne Robillard, ne se limitera pas à éliminer les programmes inutiles et saura proposer des politiques économiques visant à libérer tout le potentiel de nos investisseurs et entrepreneurs au profit de l’économie québécoise.

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